Guingamp - Carhaix, Auray - Quiberon : opération rénovation des lignes secondaires en Bretagne
En Bretagne, l’actualité du train se focalise souvent sur la rénovation et le renfort de l’offre sur les principales lignes. Quelques projets concernent aussi les voies secondaires.
Vitesse et capacité des TGV, lignes nouvelles Bretagne Pays de la Loire, renfort de l’offre TER via le RER rennais ou les BreizhGo Express Sud et Nord… En dehors des grands axes ferroviaires, quelques lignes secondaires sont, de temps à autre, rénovées en Bretagne. C’est le cas pour deux d’entre elles dans le cadre du contrat de plan État-Région 2023-2027. Mais pas que !
-
1 Guingamp Carhaix, la facture fait débat
C’est une vieille ligne sinueuse de la fin du XIXe siècle, à bout de souffle : 53 km entre Guingamp (22) et Carhaix (29), sur une voie unique fréquentée par 88 300 passagers en 2023, selon Transdev Rail, qui l’exploite. De lourds travaux, envisagés en 2027, sur un an, prévoient de la régénérer pour au moins 20 ans, de retrouver 65 km/h de vitesse et de rendre les quais accessibles. Le coût est estimé à 72 millions d’euros. Guingamp Paimpol Agglomération s’est engagé à y consacrer 2,76 M€, sans sourciller, et Poher Communauté 1,15 M€, non sans débats autour du montant.
-
2 Auray Quiberon, pour conforter le Tire-bouchon
C’est une ligne estivale de 27 km, ouverte il y a 140 ans, qui dessert neuf gares et comporte 31 passages à niveaux. Elle vient de transporter un peu plus de 100 000 voyageurs, entre juin et septembre. Sa rénovation totale est prévue en 2026-2027. Elle permettra au Tire-bouchon de conserver ses fréquences et sa vitesse moyenne, de 60 km/h. La facture s’élèverait à 50 M€. Dix mois de fermeture et travaux sont envisagés. L’intercommunalité Auray Quiberon terre Atlantique attendait le signal avec impatience.
-
3 Plus de 120 millions pour les voyageurs du train, est-ce si onéreux ?
À Poher Communauté, une ritournelle s’est invitée dans les débats : « Est-ce que ça vaut vraiment la chandelle d’investir autant pour gagner 25 km/h sur 20 ans ? » Outre l’enjeu de massifier le transport en train pour décarboner les déplacements, un détour par la voie express RN164 voisine, en travaux, relativise l’ampleur de la facture. Citons un exemple : une portion de 11,5 km de 2x2 voies autour de Guerlédan (22) va coûter… 130 M€.
-
4 Les lignes secondaires, c’est aussi du fret
Cette voie ferrée de 60 km, dédiée au transport de 450 000 tonnes de produits agroalimentaires par an, relie Auray (56) à Pontivy Saint-Gérand (56). Les trains y circulent à 40 km/h. Le petit train touristique Napoléon Express l’emprunte aussi, l’été. De premiers travaux ont été réalisés cette année mais la rénovation majeure interviendra entre 2026 et 2027. Le coût global atteindrait 31,3 M€. La note sera moins salée (10 M€) du côté de la desserte Vitré Gérard (35), une ligne de 7 km sur laquelle sont transportées 200 000 tonnes agroalimentaires à l’année. Après une première intervention en 2021, il s’agit de sauver le tronçon. Les travaux sont prévus en 2028.
-
5 Des études sur deux axes
Dans les cartons du contrat de plan figurent deux études. La première, en cours, concerne la voie ferrée Morlaix (29) - Roscoff (29) : 28 km inutilisés depuis 2018. Sa rénovation a été estimée entre 76 M€ et 80 M€. La seconde concerne le corridor Brest - Quimper. Quelque 70 M€ ont déjà été injectés dans la modernisation de la ligne en 2017, sans atteindre toutes les ambitions. Une étude, lancée en 2025, va explorer tous les modes de déplacements, train compris.